*L’internet éclaté

Internet, futur droit fondamental

En juillet 2010, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait une résolution dans laquelle elle déclarait  le droit à une eau potable, salubre et propre, « droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme ». Cette résolution arrivait un peu tard au XXIème siècle…

Hier (le 3 juin ndlr), le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression, Frank La Rue a appelé à élaborer un plan concret et efficace d’action pour rendre l’Internet largement disponible, accessible et abordable à tous les segments de la population. Demain, l’accès à l’Internet sera reconnu comme droit de l’homme… Le Rapporteur spécial s’exprimait lors de la présentation de son nouveau Rapport sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression sur Internet, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève.

Utilité sociale ou intérêt général

La valeur fondamentale d’un service ou d’un bien se justifie souvent à l’aune de son utilité. (Les droits fondamentaux instituent eux le respect des certains comportements vitaux et le respect de certaines valeurs, dans les rapports entre les particuliers et l’Etat).

Depuis les Révolutions de Jasmin, l’utilité de l’Internet, de Facebook ou de Twitter ne sont plus à démontrer tant les réseaux sociaux ont permis aux peuples de prendre leur destin en main et de ringardiser les vieilles démocraties occidentales craquelantes (On suivra de près l’effet boule de neige de la « Spanish revolution » qui lançait un « cri muet » d’indignation le 21 mai dernier) et aux sites marchands d’e-commerce d’offrir presque les conditions d’une concurrence pure et parfaite dont rêvent les libéraux. Oui mais, il ne faut toutefois pas prendre pour argent comptant toutes les rumeurs véhiculées sur la toile (les hypothétiques ministres français pédophiles de Marrakech, sans oublier le présumé coupable Dominique Strauss-Kahn, et sa présumée victime sur qui on a pu entendre tout et son contraire) comme le faisaient déjà les premières gazettes à l’époque de Gutenberg  qui légua l’imprimerie à l’humanité.

« Peut-on encore parler d' »intérêt général » ? » s’interrogeaient il y a déjà quelques années des savants réunis lors d’un séminaire à l’invitation notamment de l’Ecole des Hautes études en sciences sociales (EHESS) lors d’une journée d’étude. Avec le futur basculement de l’Internet comme droit fondamental de l’homme, c’est la contre-démocratie qui est reconnue de fait comme droit fondamental et donc la notion de liberté d’expression qui progresse un peu plus. La consécration de la notion d’utilité sociale c’est la reconfiguration de l’action publique entre Etat, associations et participation citoyenne : On s’intéressera donc à ces cas hybrides où des salariés de droit privé entendent contribuer à l’action publique en revendiquant une fonction d’«utilité sociale» sans pour autant disposer des protections dérivées de l’appartenance à un corps professionnel de la fonction publique.(http://calenda.revues.org/nouvelle4385.html).

Comprendre l’Internet, comme comprendre le peuple… 

« The Internet has become the Splinternet » déclarait le 24 mai dernier Jonathan Browne, du cabinet d’analyse indépendant Forrester Consulting  lors du CEM 2011 organisé à Paris par Adobe. L’Internet est éclaté. Après la Révolution industrielle, l’ère de la production, puis l’ère de la distribution, nous entrons dans l’ère de l’expérience client. Ce qui m’intéresse dans cette ère, c’est l’apparition de nouveaux médiateurs et des apports pour améliorer la relation au citoyen. Nous basculons un peu plus dans l’émotionnel et dans les communautés, dans une demande de relation basée sur l’authenticité et dans l’offre sur mesure : ce que Kevin Cochrane, le Vice-président d’Adobe appelle « passer de Mad Men à Sex and the city », ce qu’André Germinet, Responsable de l’innovation de Crédit Agricole Technologies résume en proposant de « remplacer le terme ‘’client’’ par le terme ‘’utilisateur’’ ». Epouser l’essence du web c’est proposer des choses simples et sans manuels. Il nous faut donc renforcer le dialogue  et l’interactivité avec le client et le citoyen. C’est la clé du succès. Il est grand temps d’engager un relation gagnant – gagnant avec les contre-pouvoirs sociaux pour une organisation de la confiance !

Une réflexion sur “Splinternet*

  1. Isabelle dit :

    Splinternet, c’est aujourd’hui une réalité. Dommage qu’on en parle peu.
    Au plaisir de vous lire et de vous rencontrer

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