Crépuscule ou d’abord une histoire
Je venais de débarquer lorsque, soudain, j’aperçus des ballerines tracer comme un sillon mon chemin. L’atterrissage, puis la sortie de l’appareil sont toujours des moments d’exaltations dans tous les aéroports du globe. L’appareil avait caressé le bitume au coucher du soleil et cette lumière incertaine inondait à présent la passerelle telle un sas de décompression entre l’apesanteur et la terre ferme. Je ne me rappelais plus où j’étais. Je suivais le mouvement des ballerines comme une invitation à me perdre dans le dédale des passerelles. Soudain un halo dévoila ma muse d’un film d’Alfred Hitchcock. Ses cheveux blonds masquaient son visage. Je me surprenais à rêver. Je voulais la rencontrer et l’emmener au bout du monde. Le jet lag me projetterait dans une autre lointaine rêverie. Adieu. Un agent d’escale vint à ma rencontre et me mener à l’embarquement du vol suivant. Le vol AF 418 pour Paris. Un nouvel ailleurs.
Je devais emprunter plusieurs passerelles de métal et de verre pour rejoindre le vol de nuit qui devait me ramenait chez moi en France et j’imaginais cette Amérique du Sud à la manière de Saint Exupéry. Les vols de nuits de l’Aéropostale rivalisant avec le tempérament imprévisible du ciel et cette furieuse bataille d’hommes pour acheminer le courrier, messages de la vie, messages de l’amour. J’imaginais sa plume donner naissance à ces mots : «Il y a dans toute foule des hommes que l’on ne distingue pas et qui sont de prodigieux messagers. Et sans le savoir eux-mêmes.» . Surgit alors Mermoz franchissant un obstacle majeur : la Cordillère des Andes après une lutte sans merci contre la montagne. Il ouvrira la ligne des Andes, puis la première liaison entièrement aérienne entre la France, Dakar et l’Amérique du Sud. Dans le ciel, une étoile filante. Son avion ? Au moment où je pénètre dans le triple 7 accueillit par le commandant de bord, je pense à la force héroïque de ces hommes qui donne de la valeur à l’humanité. Poignée de main chaleureuse tel un passage de relais : entre ses mains plus que ma confiance : mon destin. Une expérience de voyage de plus de onze heures pour faire du ciel, le plus bel endroit de la terre.
Une promesse à tenir
Cette promesse ce sont d’abord les notes du plus grand virtuose de tous les temps. Une mélodie rythmée, rapide, puis sobre, lente ouvrant la voix à une seconde mélodie plus soutenue, plus rapide. Puis un troisième mouvement composé de nombreuses mélodies tout aussi rapides avec alternance de tonalités conférant à l’œuvre une grandeur sans égale. La scène, telle L’Enlèvement au sérail jouée dans le ciel. Un homme. Une femme. Une danse. Elle l’embrasse. Il l’enlace. Elle virevolte. Légèreté. Souplesse. Ce ballet amoureux traduit à merveille la sérénité, la quiétude et le bien-être. Un moment à nul autre pareil hors du temps. Une pause où le corps s’abandonne. Où l’esprit donne libre court à de lointaines rêveries. Un vol en toute liberté. La symbolique du transport amoureux d’Air France. En reprenant la parole publicitaire, Air France dévoile la suite logique de sa saga.
Le film prolonge l’histoire d’Air France. BETC Euro RSCG signe avec « L’envol » une belle performance créative. La publicité qui envoute, celle qui interpelle, celle qui fait rêver. Un exploit tourné en plein désert, à Ouarzazate. La musique, forcément le Concerto pour piano n°23 de Mozart.
En 2006, ce sont deux passagers évoluant autour d’une piscine qui matérialisent le confort, le calme, le luxe et la volupté de la classe Affaires Air France accompagnés Between the Miles par le groupe Aswefall.
En 2000, c’est l’aile d’un avion qui se métamorphose en diamant d’une platine vinyle traduisant la légèreté d’un moment agréable. Les Chemical Brothers jouent Asleep From Day.
Maintenant, il reste à la compagnie, la chose la plus importante : tenir sa promesse. Pour poursuivre la légende, Air France doit être à la hauteur de son film publicitaire. Service d’excellence. Gastronomie française. Confort parfait. Sécurité maximale. Sans cette équation, la publicité serait en décalage. Une publicité ne remplace pas la réputation sous l’ère de l’expérience client.
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage. » écrit le poète Joachim Du Bellay. Tel Ulysse qui cherche à revenir, le poète évoque l’amour de son pays natal pour cacher son ode à une femme…
L’histoire de Pégase, ce cheval ailé divin qui monte au ciel après sa naissance et qui se met au service de Zeus, le roi des dieux, qui le charge de lui apporter les éclairs et le tonnerre sur l’Olympe, lequel finit par le transformer en constellation et le placer dans le ciel se confond avec celle d’Air France. Pégase est aussi le premier logo d’Air France, hérité d’Air Orient. Il ne cessera jamais d’être cet élément indissociable de son identité visuelle. Il veille depuis plus de 75 ans sur la Compagnie.